L'immense majorité des Jamaïcains (chrétiens fervents tendance "grenouille de bénitier") n'a aucun envie d'entendre parler de rastafari en soirée, et encore moins de retour en Afrique. (Les textes de fierté noire ont certes été à la mode durant un temps il y a 40 ans, mais en ce moment, l'artiste le plus populaire de l'île vend lui même un savon pour s'éclaircir la peau...)
Je crois que nous Occidentaux idéalisons largement le côté militant qui existe certes, et a très certainement offert au genre quelques-uns de ses plus beaux titres, mais reste très marginal. Dans sa grande majorité, le message du reggae ce serait pour moi : "va en soirée, amuse-toi, et essaie de pas rentrer seul(e)"... ("et si en plus t'arrive à te rappeler qu'il n'y a pas de honte à être noir, tant mieux"

Après, il y a aussi l'inverse, c'est à dire des textes qui nous paraissent anodins et naïfs, mais qui pour les gens sur place ont une résonance toute différente.
Si on posait la question du message du roots, ce serait différent, mais il faudrait alors se rappeler que ce genre a pris bcp plus d'importance à l'étranger qu'en Jamaïque. On y entend souvent du rocksteady ou des morceaux genre "festival songs" à la radio et dans les soirées revival, mais du roots (à l'ancienne), c'est rarissime.
Une des plus grandes hystéries du public dont j'ai été le témoin en concert en JA, c'est sur ce morceau-ci...
http://www.youtube.com/watch?v=sslfFJvJlsU[/video]