Dans cette histoire et au vu des inconnues, il y a un mélange inextricable entre des principes de précaution, nos angoisses personnelles, celles que véhicule la société et l'histoire, les faits et aussi les compromis pour la suite, la reprise, l'économie, les espoirs de changements et la liberté individuelle. Il y a aussi là-dedans tout un volet philosophique avec la relation qu'on entretient avec la mort. Tout ça a tendance à créer un bouillon émotionnel parfois assez intense. A ce titre je ne prends pas mal tes propos mais je propose qu'on essaye de prendre soin de ne pas se manquer de respect, même quand on n'est pas d'accord.
Pour l'immunité collective, à ce stade en effet c'est plutôt assez mal barre, mais ce que je disais c'était d'essayer de gérer la propagation sur les personnes qui n'ont pas de profil à risque pour justement s'en rapprocher, c'est mon ressenti, je ne milite pas et je suis capable de changer d'avis. Mais finalement c'est pas non plus la catastrophe ultime en Suède, sans mesures strictes de confinement, même si je conçois bien que chaque situation est unique et pas transposable, mais ça peut être un signe qu'on peut gérer les choses même avec les écoles ouvertes. La grande question me semble plutôt être sur notre capacité à ne pas infecter les personnes sensibles confinées, si on libère le reste. Pourquoi ne pas confiner les personnes âgées? Sous prétexte que c'est tout le monde ou personne? Mais ça n'a jamais été tout le monde. Et c'est peut-être l'occasion de changer la manière dont on les aide. Ca ne me semble pas si choquant, peut-être parce que je ne suis pas directement concerné, mais je crois pas. On compose tous avec nos risques.
C'est vrai qu'on n'en sait jamais assez pour définir exactement le profil à risque mais lorsqu'on affronte un danger connu, on est tout à fait capable de prendre un risque. Le discours qui veut qu'on ne peut pas prendre de risque sur la santé n'a pas vraiment de sens, on est tous capables de prendre des risques du moment qu'on a l'impression de pouvoir les estimer (et souvent on en est en réalité bien incapable mais ça nous suffit d'y croire). Fumer, conduire, conduire fatigué en rentrant de soirée à 5h du matin... faire de la grimpe, de la haute montagne... on calcule nos risques en permanence. Là, à la question "est-ce qu'on en sait assez pour penser que les enfants ont un risque très faible"? Moi je dirais oui et toi non, mais j'ai pas plus envie de perdre mes enfants que toi et je crois pas être inconscient. Mais je respecte ton point de vue et ça me semble plus que légitime que le choix soit respecté. Avec nos enfants aussi on doit souvent estimer le risque et l'intégrer.
Pour ce qui est de la société d'après, il semble assez légitime d'espérer un changement de notre société, j'imagine qu'on est d'accord là-dessus. Par contre j'ai pas dit qu'une crise économique me faisait rêver et était la solution, mais Yatik demandait si on pensait que la conso reprendrait sur le même modèle qu'avant ou pas une fois l'épidémie passée, et du coup en cas de crise économique, bein ce serait pas le cas, mais sinon j'imagine que oui... Difficile de savoir ce qu'il résulterait d'une crise sévère, beaucoup de souffrances sans le moindre doute, mais aussi peut-être un mouvement de fond pour repenser ce qui ne tenait qu'à une abondance relativement accessible et forcément passagère. Ca peut aussi virer en tension sociale extrême et être pas beau. Franchement, je me sens vraiment pas compétent pour imaginer des changements pareils...
Pour ce qui est des jeunes cons qui se croient indestructibles, ce qui est peut-être mon cas, je les trouve moins dangereux perso, surtout s'ils sont indestructibles
C'est surtout que je me suis fait rabrouer quelque fois par des vieux cons ces derniers temps, mais c'est pas facile de trancher si c'est leur connerie qui augmente ou moi qui l'interprète par anticipation...
Je laisse Jahson répondre pour sa partie de doléances mais je trouve aussi dommage de jouer la musique selon le prix qu'elle vaut que de l'écouter selon ce même critère. Finalement on s'en fout de combien vaut le disque, non? Pourquoi encombrer son plaisir musical de ce genre de considérations?
Pour la commune, c'est plus devenu un symbole non? Une variante plus moderne de la prise de la Bastille... je suis pas français mais je trouve l'histoire de votre pays vraiment intéressante, pour moi la Commune c'est un peu la deuxième révolution des gueux, le retour de la montagne (bon dans un bain de sang...)... Et puis une pointe d'anarchie avec Proudhon et Louise Michel qui personnellement m'inspirent quand même plutôt une certaine sympathie, mais je vois sans doute ça avec un certain romantisme et effectivement en occultant la partie sanglante, mais bon c'est ça les mythes, non? On discute pas trop de ce qui se passait dans les prisons au temps de Selassie non plus.